Bande de *censuré* !

La liberté d'expression. La loi. Les bonnes moeurs. Le bien pensant.

Maintenant que le manga est relativement bien accepté en France, répandu,que le cliché de "ce n'est que du sexe et de la violence" se fait moins entendre, on pourrait s'attendre à ce que la censure ne soit plus de mise, et pourtant, dernièrement, elle repointe sa vilaine tête.


Angel d'U-jin chez Tonkam en 1995 avait été interdit à la vente, car considéré, comme moralement incorrect, mais l'éditeur Tonkam avait sorti la série jusqu'au dernier volume avant de renoncer à sa commercialisation, contraint et forcé.
A présent, nous avons le droit à pas moins de 3 séries coquines d'U-jin et même à la suite d'Angel chez un autre éditeur (Asuka), Shin Angel. Oui, mais...

L'Amour en cours de U-Jin chez Tonkam a été adaptée de façon à ne pas avoir de problème avec la loi française, et l'âge d'un des personnages, 12 ans, en l'ocurrence a été masqué. De façon habile, il est vrai, et en ne changeant pas l'image. Toujours chez Tonkam, on songera à la lycéenne devenue étudiante : Ma femme est une étudiante
de Hiyoko Kobayashi.
Moins choquant qu'une censure de l'image,le changement d'âge est tout de même une forme de censure.
Si, 12 ans, était gênant du point de vue de la pédophilie, le vieillisement d'une lycéenne est quand même plus curieux (même si pour le coup, elle faisait en fait plus vieille que son âge). Après tout la majorité sexuelle est à 15 ans en France et dans les premiers volumes du manga, le mari ne veut pas consommer avec sa moitié parce qu'il est son professeur, mais aussi parce qu'elle n'est pas majeure.

La censure de l'image constitue une altération beaucoup plus forte de l'oeuvre puisqu'elle l'ampute.
Le plus généralement, c'est le corps féminin (plus rarement masculin) qui est censuré, comme s'il constituait une perversion : les femmes sont carrément rhabillées à coup de soutien gorge et de jupes, leurs tétons sont masqués vulgairement par des étoiles, leurs pointes de seins sont gommées. On songe notamment à Tenjho Tenge de Oh Great chez l'éditeur américain CMX (Enfer et Paradis en France)
Les scènes de sexualité violente sont également censurées : zoom grossisant sur l'image pour supprimer ce qui fâche, obscurssissement de la scène...

Et bien sûr la pédophilie toujours elle : dans Bienvenue dans la NHK de Tatsuhiko TAKIMOTO chez Soleil, il a été précisé par des gens qui travaillent chez l'éditeur que des images avaient été modifiées. Lesquelles ? Celle d'enfants nus. Le héros se dégoûte lui-même de regarder ses images. En bref, même sans action pédophile et même sans incitation à la pédophilie, un enfant nu constitue une image à éviter.
A noter que Bokurano de Mohiro Kitoh chez Asuka (qui sort Peach de U-jin et Shin Angel) a également été victime de censure pour cause d'image dite pédophile. Asuka l'évoque dans son petit magazine Asuka Shinbun : http://issuu.com/asuka/docs/asukashinbun/8
Ces deux mangas sont/vont sortir en 2008 !



La violence peut être également être censurée, mais on remarquera qu'elle l'est beaucoup plus rarement. Et là, on s'interrogera dans quelle mesure voir une scène de sexe ou une femme est nue est plus dangereuse que de voir du sang couler en abondance, des membres déchirés, des têtes coupées et autres scènes peu ragoûtantes. On oubliera pas de noter que l'éditeur américain Viz pour complaire à la Société Protectrice des animaux a censuré dans JoJo's Bizarre Adventure de Hirohiko Araki, une tête de chien coupée qu'on voyait en gros plan. Ne devrait-il pas y avoir une société protectrice des êtres humains qui se plaignent qu'on montre des êtres humains coupés en petits morceaux ?

Pour conclure, si les images sont vraiment dangereuses, alors, expliquez-moi pourquoi le meurtre et les sévices corporels sont moins censurés que la sexualité et le corps féminin ?