Trill on Eden de Maki Fujita
(3 volumes parus en France, 6 toujours en cours au Japon)
Le premier volume de Trill on Eden est un essentiellement un volume d'introduction où les différents personnages sont présentés.
Ritsu, l'héroïne est une fille gaffeuse qui accumule les petites déboires. Stressée par le fait de devoir s'occuper des jumeaux que sa mère n'arrive pas à gérer, elle a un ulcère. Fort heureusement sa famille déménage au loin et Ritsu va rester en internat dans son lycée. De son côté, Eiri, le personnage masculin principal est beau, paresseux, capricieux, égoïste, et virtuose du piano.
Ce qui est frappant dans Trill on Eden, c'est le caractère inconsistant des deux personnages principaux : un coup Ritsu sait se défendre des avances d'Eiri, un coup, c'est une pauvre petite chose sans défense, sans compter qu'elle prend volontiers la défense de celui qu'elle qualifie elle-même de monstre ; de son côté, Eiri passe en une case de charmant à indifférent, voire même désagréable...
Les personnages secondaires, eux, sont réduits à des rôles assez stéréotypés : l'amie et confidente de Ritsu, juste là pour écouter ; le manipulateur de service ; le directeur excentrique...
Si l'histoire de Trill on Eden commence bien avec un petit gag en première page et une rencontre rigolote entre Ristu et Eiri - elle lui marche dessus ! - les choses s'affadissent ensuite.
Les deux héros sont réunis sous le même toit d'une manière très convenue : Ritsu est transférée dans la section spéciale musique du lycée et dans un foyer de rêve où parrain et filleul partagent un espace commun. De façon typique, tout le monde se repose sur Ritsu pour s'occuper du capricieux Eiri qui a tendance à sécher les cours et à ne pas respecter les horaires du foyer. Même le manager d'Eiri, Melle Kiyohara, compte sur Ristu pour convaincre Eiri de retravailler avec elle : ce dernier se refuse à composer de la musique depuis qu'il est au lycée.
Ce qui sort de l'ordinaire, c'est que les résidents du foyer de luxe, se montrent accueillants et ouverts vis à vis de Ritsu. Ils organisent une fête pour elle et l'un d'eux est même prêt à la protéger d'Eiri.
Au final, c'est en se demandant si les choses vont s'améliorer qu'on se tourne vers le volume 2. Où va mener la fascination de Ritsu pour la musique jouée/composée par le mystérieux Eiri dont la froideur semble cacher un passé difficile ?
Le volume 2 de Trill on Eden est nettement meilleur que le premier. On se met à voir les choses à travers les yeux d'Eiri et ce point de vue permet de rendre le personnage plus sympathique et plus compréhensible. La façon qu'il a de s'excuser auprès d'un garçon pour défendre Ritsu est très drôle.
Si le mystère autour du personnage s'éclaircit quelque peu, celui autour de Ritsu s'épaissit - l'idée qu'elle a été transférée pour son bien dans la section musique auprès d'Eiri, chose qui n'était que très vaguement évoqué dans le premier volume, est mise en avant.
Par ailleurs, les conséquences du transfert de Ritsu en section musique sont finalement abordés : elle va devoir se spécialiser en chant. Or, en raison d'un traumatisme remontant à son enfance, elle est incapable de chanter. Alors qu'Eiri se montre cruel en voulant l'aider - c'est sa manière de faire - Ritsu rencontre Issey, un professeur de chant extravagant (mais stéréotypé). Un futur rival pour Eiri ? Peut-être s'il faut en croire le cliffhanger...
Cette fois, la sauce a prise et on se laissera sans problème tenter par le volume 3 de Trill on Eden, une série classique, mais pas déplaisante.