Les mangas hybrides entre shojo et shonen et vice et versa...

Peut-être vous rappelez-vous mon post sur les classifications japonaises, les collections des éditeurs français et leur pertinence en France ? La nouvelle collection qu'inaugure Tonkam, la collection Shonen Girl fait couler beaucoup d'encre virtuelle. A quand la collection Shojo Boy, hein ?
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Indépendamment du fait qu'on a tendance en France à considérer à tort que tout titre contenant de la romance est un shojo alors que les romances pour garçons existent bel et bien, ce titre de collection Shonen Girl aussi étrange et contradictoire soit-il, reflète une tendance actuelle au Japon. L'éditeur Tonkam précise d'ailleurs bien dans son communiqué (à lire sur Manga Sanctuary) ne pas avoir inventé le terme, mais l'avoir repris de l'éditeur japonais Media Factory.

On peut constater, en effet qu'actuellement toute une série de titres n'entrent plus vraiment dans les cases traditionnelles. Les codes du shonen sont en effet repris dans les shojo, l'esthétisme pourtant typé des shojo et des shonen se mélange... Et apparaissent ainsi toute une série de titres qu'on pourrait qualifier de "shojo d'action et d'aventure" ou de "shonen", ce que fait d'ailleurs l'éditeur Kazé pour les séries Amatsuki et 07 - Ghost en les mettant dans sa collection Shonen Up. Ces deux séries auraient tout à fait leur place la nouvelle collection Shonen Girl de Tonkam. La série Karneval de Ki-Oon pourrait également en faire partie ainsi que la plupart des titres de la collection Gothique de l'éditeur Soleil (Monochrome Factor, Number, Jihai, Diece...) Ou bien Togainu no chi de l'éditeur Ankama. Ou encore Black Butler, voire même Trinity Blood, deux titres de la collection Dark Kana de l'éditeur Kana.

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Cependant, ce ne sont pas les seuls titres qu'on pourrait qualifier d'hybrides. Nabari, par exemple ou encore Zombie Loan qui sont pourtant parus dans des magazines de prépublications shonen au Japon, n'auraient pas défigurés un magazine de prépublication shojo d'orientation fantastique. Sans oublier le célèbre cercle Clamp dont les titres, indépendamment de leurs magazines de prépublications japonais s'adressent à public aussi bien féminin que masculin. Ni leurs dessins ni leurs histoires, du moins dans leur production récente, ne sont en effet particulièrement marqués.

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D'ailleurs, ce qui favorise également l'hybridation entre shojo et shonen est le passage d'auteurs d'une classification à l'autre sans pour autant que leur trait change de façon radicale. On pensera ainsi par exemple à la mangaka Yuu Watase, surtout connue pour ses titres shojo (Fushigi Yugi, Lui ou rien...) qui publie actuellement une série shonen, Arata.

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A dire vrai, les éditeurs japonais sont conscients du fait que les frontières se brouillent, ils y contribuent même. Ainsi, un titre qu'en France, beaucoup considèrent comme un shojo, Otaku Girls, est paru au Japon dans le magazine de prépublication seinen Comic High!, magazine débuté en 2004 qui est décrit par son éditeur Futabasha, comme un shojo magazine pour garçons ! [Source Wikipédia]

Tout ça pour en revenir à la conclusion que les classifications japonaises et les collections françaises ne sont là qu'à titre indicatif. Une étiquette ne peut jamais être qu'une étiquette et il y aura toujours des titres pour en porter plusieurs. Ultimement des titres plutôt conçus pour les filles peuvent conquérir le cœur d'un lectorat masculin et vice et versa.