Josei
Romance, vie quotidienne
Série complète en 10 volumes
A la mort de son grand-père, Daikichi, trente ans, découvre que ce dernier avait une maîtresse et une petite fille âgée de 6 ans, Rin. La femme a disparu, laissant son enfant derrière elle. Dégoûté par l'attitude de sa famille qui cherche des excuses pour placer Rin dans un établissement et ne pas s'occuper d'elle, Daikichi décide sur un coup de tête de la prendre en charge, alors même qu'il a du mal avec les enfants en général et les filles en particulier.
Un drôle de père se divise en 2 parties. En effet, les 4 premiers volumes racontent la première année de Rin avec Daikichi tandis que les volumes 5 à 9 se déroulent dix ans plus tard, avec toutefois un flashback permettant d'avoir un aperçu de ce qui s'est passé durant la période manquante. Le volume 10 est en quelque sorte un volume bonus où l'on revoit Rin enfant et où l'on trouve un épilogue se déroulant après le dernier épisode de la série, au volume 9.
La série pose beaucoup de questions sur la famille, sur ce que c'est être
parents. Elle parle aussi de mariage, de divorce, d'éducation, de
maladie, de mort, d'abandon, de renoncement et de choix de vie... Cependant, même si elle aborde des sujets graves, le ton est plutôt humoristique. Daikichi, ses questionnements et ses galères pour s'occuper de Rin sont amusants, tout en montrant les difficultés qu'il y a élever un enfant. Quant à Rin, intelligente et autonome, elle est toute mignonne. Et, hormis peut-être la mère de Rin qui l'a abandonné, tous les personnages sont sympathiques.
Néanmoins, beaucoup de personnes risquent d'être déçues (voire même choquées) du choix de l'auteur pour la fin de la série. Notez que la partie "comment un homme célibataire s'improvise père/tuteur d'une petite fille de 6 ans" mérite d'être lue dans tout les cas.
ATTENTION, CI-DESSOUS, JE DÉVOILE LA FIN
Un drôle de père se termine de manière semblable au roman Le Bossu/Lagardère de Paul Féval. La fille tombe amoureuse de celui qui l'a élevé et ultimement, ce dernier accepte ses sentiments. Outre le problème de différence d'âge, il y a le problème des liens du sang (qui en fait n'en est pas un) et au-delà de ça, le fait que Rin et Daikichi ont vécu comme père et fille d'où un aspect incestueux (renforcé par le titre français de la série, le titre japonais se traduisant littéralement par la "larme de lapin")
Cette fin a toutefois été prévue dès le début par l'auteur - elle le précise dans la postface, de même qu'elle ajoute "Pourtant étant moi-même mère de deux enfants, j'ai eu du mal à voir aboutir les sentiments amoureux de Rin"
Il y avait quelques signes allant dans le sens de cette conclusion dès le début : pour Rin, Daikichi est Daikichi et non son père adoptif, elle ne veut d'ailleurs pas être adoptée par lui ; Daikichi, lui, a à priori découvert au volume 2 que Rin n'était en fait pas la fille de son grand-père (même si cela n'est pas précisé et n'est confirmé que plus tard au lecteur)
Ce qui est intéressant, c'est la manière dont tout cela est amené. Le sujet est difficile, mais l'auteur le traite avec délicatesse. Quelque part, il coulait de source que Rin devait terminer avec Koki, son camarade de jeu d'enfance tandis que Daikichi devait tomber dans les bras de la jolie mère divorcée de ce dernier, mais ce n'est pas ce qui se passe et cela reflète bien à quel point les sentiments ne se décident pas.
EN BREF, Un drôle de père est une série dont la fin ne fera pas l'unanimité, mais dont la première partie est charmante et dont la seconde partie est intéressante puisqu'elle continue à interroger sur les liens familiaux.