Chronique - Emerald et autres récits, Hiroaki Samura dans tous ses états

Acheter Emerald et autres récits sur AmazonQuel est le point commun entre un western, un drame familial, une comédie lycéenne, une fantaisie historique, un quotidien cosmique, un souvenir d'une partie de mah-jong et une histoire musicale ? Des héroïnes féminines qui expliquent le titre japonais du recueil "Sister Generator" ? Même pas tout à fait vu qu'il n'y a que des hommes dans la partie de mah-jong ! Ce n'est pas non plus leur noirceur, même si plusieurs récits dans le lot sont sombres, non, leur dénominateur commun, c'est bien talent de Hiroaki Samura qui fait prendre aux histoires du recueil une direction inattendue.

Emerald qui donne son nom au recueil pour l'édition française est le récit le plus long du recueil (64 pages) C'est un vrai western qui m'a tenu en haleine de bout en bout. On y trouve des chasseurs de primes, des cowboys légendaires, une jeune fille en détresse dont l'avenir dépend d'un pari, des balles qui volent et un soleil couchant...
C'est mon favori avec Le festin de Brigitte qui en à peine trente pages m'a  fasciné et horrifié à la fois. Si j'en crois la postface de l'auteur, l'histoire de cette pauvre fille à la rue après la première guerre mondiale aurait due être plus longue et cela ne m'aurait pas déplu, mais en l'état, elle est quand même magnifique. Une fois à la dernière page, je l'ai relu.
Le grand show de la famille Kuzein, la plus longue, après Emerald, avec 48 pages, est l'histoire assez dérangeante d'une étrange famille avec un père malade qui filme sans cesse sa fille... 
Shizuru Kinema qui raconte la vie d'un mangaka et sa petite amie durant une vingtaine de pages n'est pas sans rappeler Halcyon Lunch  de l'auteur en raison du ton déjanté employé et de l'aspect métafictionnel.
Je n'ai hélas pas trop accroché aux multiples et courts épisodes de Cet uniforme qui nous colle à la peau, car ce groupe de lycéennes ne fait jamais que bavarder. Certaines répliques m'ont tout de même amusés.
Stratégie de bas étage : le coup du miroir, qui relate une partie de mah-jong en 4 pages, a la particularité de mettre en scène l'auteur lui-même.
Et roulez jeunesse, dzouing, dzouing, dzouing, en 6 pages, offre une drôle de déclaration d'amour musicale. Vous y verrez aussi une belle paire de seins parce que le thème était musique et érotisme et que l'auteur a failli oublié cette seconde partie.
Oui, la postface de l'auteur est instructive, de même que les notes du traducteur ! Les 5 illustrations bonus ne gâchent rien : pour tout avouer, si jamais Hiroaki Samura écrit l'histoire de la jeune fille lisant un livre, je serais au rendez-vous.

En bref, Emerald et autres récits surprend par les retournements de situations que renferment chacune des nouvelles contenues dans ce recueil. Pas de doute Hiroaki Samura a du talent !

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Article lié sur le blog : présentation du recueil

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