Chronique - Une femme de Showa : d'orpheline de guerre à geisha

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complet en 1 volume
Le manga s'ouvre sur une longue préface riche en renseignements sur Une Femme de Shôwa qu'il vaut sans doute mieux lire à la fin puisque tout y est dévoilé.
Dans le Tokyo en ruine de l'immédiat après guerre, l'héroïne, Shokô Takano, fille de Sôsuke Takano, un homme de lettres non conformiste et de Kiyoka, une geisha se retrouve à errer dans les rues suite à la disparition de son père qui s'est caché pour échapper à la police spéciale et à la mort de sa mère qui ne s'était jamais remise après avoir été torturée par cette dernière.

Bombardements, multiples scènes de torture, viol, la première partie du récit est particulièrement dure et violente, limite horrifique. Au milieu de tout cela Shokô ne se contente pas de survivre, elle devient chef d'une bande d'orpheline de guerre surnommée le "chat sauvage" qui manie le couteau comme personne. Dans le centre de rééducation pour jeunes filles où elle est condamnée à être enfermée, c'est un autre enfer qui l'attend, mais là encore, Shokô survit et surmonte les épreuves, parvenant à inspirer et réveiller un des professeur du centre, Yamazaki dit "la limace." Elle connaît une brève période heureuse avant qu'un nouveau drame vienne une fois de plus bouleverser sa vie. Une Femme de Shôwa est un récit peut-être excessivement dramatique, mais difficile de ne pas être captivé par le parcours de cette courageuse héroïne vengeresse qui s'efforce de repayer ceux qui l'ont aidés. Ainsi, arrivé à la conclusion, on regrette de ne pouvoir suivre davantage la jeune geisha qu'elle est devenue...

La dimension symbolique chez Kamimura, est importante et remarquable : une tâche de sang se transforme en balle qui tombe des mains de la fillette, marquant la fin des jours heureux dès la seconde page du récit, et puis les gouttes de sang deviennent une pomme, le jeu ayant laissé place à la nécessité de survivre, et plus loin dans le récit, c'est encore la chute d'une balle qui marque la fin d'une période de stabilité dans la vie de Shôko.

En bref, Une Femme de Shôwa est un récit dur, mais prenant qui met en scène avec art une belle héroïne au caractère bien trempé qui force l'admiration.


Ils en parlent ailleurs sur le web :
Chronique  L. Moeneclaey  sur BD Gest'