Dans une édition soignée - couverture cartonnée, marque-page tissu, papier épais, No manga, no life offre un aperçu des pensées et du quotidien de l'alter ego de Minetarô Mochizuki, Mochitarô Minezuki - tout est dans l'inversion des syllabes !
Avec beaucoup d'humour, l'alter ego du mangaka parle de son processus créatif, de l'art, de sa malchance extraordinaire digne d'un héros de manga, de ses réflexions existentielles, de moments de sa jeunesse, de ses peurs, d'achats de vêtements, lunettes et chaussures, de sorties avec sa femme et d'anecdotes sur son jeune fils.
S'il n'est pas nécessaire d'avoir lu d'autres oeuvres de Minetarô Mochizuki pour apprécier toutes ses saynètes de la vie quotidienne, il faut avouer que cela apporte un plus indéniable. Cela permet entre d'autres de s'amuser du détournement au sujet du manga "Yokohama Kaido" (alias Tokyo Kaido.)
L'alter ego du mangaka mentionne également son goût pour dessiner les mains et les pieds - chose que j'avais remarqué et étudié dans mon article "Minetarô Mochizuki fait des pieds et des mains (Dragon Head, Maiwai, Tokyo Kaido, Chiisakobé) " et No Manga No life n'échappe pas à la règle : vous verrez de belles chaussures et de magnifiques mains tenant tour à tour de multiples objets dont notamment un stylo.
Le ton est volontiers décousu, reflétant à la perfection le fil erratique des pensées du mangaka dont on a l'impression d'être dans la tête.
En bref, No manga, no life est la définition même d'anecdotique, et pourtant, le mangaka y fait preuve d'une telle dérision envers lui-même que le charme opère.